vendredi 11 janvier 2013

Vincent Van Gogh, rêves de Japon - Hiroshige, l'art du voyage

 
 
Les deux expositions présentées simultanément sur les deux sites de la Pinacothèque, permettent aux visiteurs de confronter l'oeuvre de Van Gogh à celle d'Hiroshige.

Tout le monde en France est persuadé que l’artiste japonais le plus célèbre est Hokusai. C’est une erreur qui amuse beaucoup au Japon.En effet, le Léonard de Vinci japonais n’est pas le maître de La Vague mais un autre qui n’a encore jamais eu l’honneur des musées en France : Utagawa Hiroshige. Pourtant au temps des impressionnistes, Hiroshige est de loin l’artiste qui a le plus fasciné l’ensemble du groupe des jeunes contestataires des Salons.


 

Depuis, et malgré sa notoriété unique au Japon et dans le monde, la France semble l’avoir ignoré, oublié ou négligé. L’exposition que la Pinacothèque de Paris présente aujourd’hui est avant tout une réparation de cet oubli majeur de la muséographie française puisqu’il n’y a jamais eu d’exposition du Maître d’Edo.
 
C’est également l’occasion d’une mise en perspective unique, puisque l’œuvre de Hiroshige a été la principale référence de Van Gogh. C’est lui qui, de loin, l’inspira le plus, au point que toutes les scènes et tous les paysages peints par Van Gogh à partir de 1887 sont comme des références directes ou indirectes à l’art d’Hiroshige.

 

L’exposition Hiroshige est d’ailleurs présentée concomitamment à l’exposition Van Gogh, comme en étant la « seconde partie ». Ceci pour permettre aussi de rendre tangible les confrontations entre les deux artistes et surtout pour pénétrer, comme Van Gogh le fit en son temps dans la galerie de Siegfried Bing, dans l’univers exceptionnel de Hiroshige.
  
Cet univers est avant tout celui du voyage. Au-delà des vues aujourd’hui classiques d’Edo, le Tokyo d’avant 1868, Hiroshige va nous entraîner dans deux voyages mythiques, en nous faisant emprunter les deux routes qui relient Edo à Kyoto. Il y a la route du sud dite Tōkaidō et la route du nord dite Kisokaidō. En s’arrêtant dans chacun des villages de ces deux routes, une cinquantaine par trajet, les œuvres de Hiroshige nous font pénétrer dans ce Japon imaginaire et ancestral, ce monde rêvé. Mais c’est avant tout un voyage intérieur auquel nous invite Hiroshige, un voyage de méditation.

Hiroshige est l’un des derniers maîtres dans la tradition de l’ukiyo-e. Il a porté ce genre, le plus remarquable de la prospère période d’Edo, jusqu’à un niveau inégalé. L’ukiyo-e, littéralement « images du monde flottant » désigne le style d’estampes très coloré propre à l’époque d’Edo. Il est question d’y représenter la nature aux quatre saisons, le passage du temps, mais aussi la vie de la cité dans l’excès des sensations qu’elle offre aux corps. 


Cette première exposition de Hiroshige à Paris est rendue possible grâce au travail considérable du commissaire de l’exposition Matthi Forrer, éminent spécialiste de l’art de Hiroshige et conservateur au musée de Leyde, qui a accepté de nous prêter à titre exceptionnel l’ensemble des œuvres montrées aujourd’hui.

La Pinacothèque de Paris organise, du 3 octobre 2012 au 17 mars 2013, une exposition simultanée de l’art de Van Gogh et de celui de Hiroshige. Cette exposition est l'occasion de se rendre compte comment Van Gogh s'est inspiré de l'art d'Hiroshige.

Artiste torturé, dont l'oeuvre est caractérisée par la déraison et le tourment, Van Gogh s'est inspiré de l'art d'Hiroshige : un art qui repose sur la solidité, la composition, le voyage, la sérénité et la paix intérieure. Les oeuvres présentées démontrent l'importance du Japonisme dans l'art impressionniste.

« L’art de Van Gogh se transforme en une reprise moderne et tourmentée des thèmes et des sujets que Hiroshige a peints un demi-siècle auparavant à l’autre bout du monde». Art japonais que Vincent Van Gogh a probablement découvert chez le marchand parisien d’estampes Siegfried Bing.
 

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