mercredi 3 décembre 2014

"Le radeau de la Méduse" contre la royauté

Les grands scandales de l'art

Peinte dans un style réaliste et bien peu académique, la toile de Géricault a aussi été perçue, lors de son exposition en 1819, comme une oeuvre polémique, contre la Restauration

  

En 1819, le Salon de peinture au Louvre s'ouvre le 25 août, jour de la Saint-Louis, fête du roi. Pourtant, écrit Le Journal de Paris, « une des grandes machines qui frappent d'abord tous les regards représente les horreurs d'un naufrage ». Et ses vagues déchaînées sont lourdes de critiques envers la monarchie.

Inspiré d'un fait divers


Théodore Géricault, à 27 ans, vient de « dégainer » son Radeau de la Méduse , une toile monumentale de sept mètres sur cinq ! Pour cette grande peinture d'histoire, il s'est inspiré avec une audace novatrice d'un fait divers lamentable : le naufrage de la frégate royale, La Méduse, au large du Sénégal, survenu en 1816, à peine deux ans plus tôt. Son commandant, Hugues Duroy de Chaumareys, un vieil émigré remis en selle par les Bourbons alors qu'il n'avait pas navigué depuis vingt-cinq ans, a laissé le navire s'échouer sur un banc de sable.

Après s'être promptement mis à l'abri sur une chaloupe, il a abandonné 150 hommes d'équipage sur un radeau de fortune qui va dériver pendant treize jours, avec des scènes épouvantables de meurtres et de cannibalisme. Lorsque le brick L'Argus vient enfin secourir les malheureux, il ne reste que quinze survivants à bord, dont cinq vont décéder peu après.

Le récit des naufragés, dont le chirurgien de la marine Savigny et le géographe Corréard, a fait scandale, comme le procès qui suit, car derrière l'impéritie du commandant, c'est la Restauration qui est en cause. Montrer un tel sujet au Salon ne peut que relancer la polémique. L'interdire aussi, en donnant au tableau une vraie publicité.
 

Une double et discrète censure


Avisé, le comte de Forbin, directeur du Louvre, accepte donc l'envoi de Géricault mais le soumet à une double et discrète censure. La toile est accrochée sous le titre anodin de « Scène de naufrage » et exilée pendant un mois « sur les hauteurs d'une cimaise ».

Malgré cela, la grande affiche de Géricault fait sensation au Salon, aimantant la foule. Curiosité morbide ? Le peintre, après les avoir dessinés, n'a pas voulu représenter sur sa toile les scènes les plus violentes de mutineries à bord du radeau ou de cannibalisme, que seule rappelle une hache sanglante. Il a préféré le moment où le navire sauveur, passant une première fois au large, poursuit sa route sans voir les naufragés (celui-ci reviendra plus tard). À peine perceptible, sa silhouette minuscule s'évanouit sur l'horizon. C'est un moment d'intense espoir déçu. Qui tranche avec la morale édifiante des classiques peintures d'histoire.

 

Un réalisme exacerbé qui porte à polémique


Bien visibles, au premier plan gisent quatre corps morts, amaigris et livides. Le jeune Delacroix a posé pour celui de dos, au centre. Mais Géricault s'est aussi inspiré de vrais cadavres. Voisin de l'Hôpital Beaujon, il a fait venir dans son atelier des corps de la morgue, des fragments de membres, des têtes coupées, dont il a laissé deux toiles et des dessins. Il veut s'approcher de la vérité au plus près. N'a-t-il pas aussi représenté, sur son Radeau, dans le coin en haut à gauche, deux des rescapés eux-mêmes, Corréard et Savigny ? Or ce réalisme exacerbé choque.

« Il aurait pu être horrible, il n'est que dégoûtant ; c'est un amas de cadavres dont la vue se détourne », critique Pierre-Alexandre Coupin, au milieu d'une presse déchaînée. Pas moins de 37 articles liés au Salon de 1819 s'empoignent autour du tableau de Géricault. Sous couvert de débats esthétiques, le scandale tourne à l'affrontement politique.

Le journal d'opposition La Renommée prend la défense de l'artiste : « Quel mouvement, quelle verve dans ce grand tableau. » Alors que Le Drapeau blanc royaliste fustige son « ton blanc et noir, d'un effet bizarre, beaucoup au-dessous de la relation que tout le monde connaît ».

Et la Gazette de France, autre voix des ultras royalistes, renchérit : « Point de figures principales, point d'épisodes ; tout est ici hideusement passif ; rien ne repose l'âme et les yeux sur une idée consolante, pas un trait d'héroïsme et de grandeur () On dirait que cet ouvrage a été fait pour réjouir la vue des vautours. »
 

Le succès outre-Manche


Géricault tiendra sa revanche, à Londres, un an plus tard, où son tableau fera un tabac, recevant 20 000 visiteurs en un mois et une presse unanime. Outre-Manche, on n'était pas fâché de célébrer ce naufrage d'une frégate française partie reprendre le Sénégal à Albion après les traités de 1814 et 1815. Et le goût anglais se retrouvait dans ce pinceau fougueux, bien peu académique.

En France, il faudra attendre 1824 et la mort de Géricault pour que le pouvoir consente enfin, sous la pression du comte de Forbin, à acquérir la toile scandaleuse. Au grand dam du peintre Ingres, chantre d'une « peinture saine et morale », qui s'époumonait encore, des années plus tard : « Je ne veux pas de cette Méduse et de ces autres tableaux d'amphithéâtre, qui ne nous montrent de l'homme que le cadavre, qui ne reproduisent que le laid, le hideux : non, je n'en veux pas ! »

 

Le Radeau de la Méduse, peut-être une allégorie de la Révolution française


En portant un métis à la tête de sa pyramide humaine, le peintre plaide pour la solidarité des races.
Ne projetait-il pas juste avant de mourir une grande composition pour dénoncer la traite des Noirs ?
Ce métis brandit d’ailleurs, au bout d’un bâton, ce qui ressemble à un drapeau. Deux étoffes rouge et blanche, qui avec son pantalon bleu font un clin d’œil à l’étendard républicain.

Au troisième plan, la pyramide humaine dressée vers l’horizon humaine dressée vers l’horizon symbolise l’avenir et l’espérance du peintre. La liberté à laquelle aspirent les hommes, avec l’égalité et la fraternité également évoquées dans cette scène.
Delacroix s’inspirera clairement du Radeau en 1830, pour son célèbre tableau « La liberté guidant le peuple. »

Toutes mes infos sur la peinture.

 

vendredi 28 novembre 2014

Le chocolat, c'est la santé

Plaisir gourmand par excellence, le chocolat est aussi bon pour les papilles que pour la santé.

Du plaisir et moins de stress

Ses vertus antistress et anti-anxiogènes s'expriment par le simple fait d'en manger.

Action sur le moral

L'action bénéfique du chocolat sur le moral aurait pour origine des éléments « euphorisants », ayant une action « anti-déprime ». Les effets conjoints du magnésium et du sucre contenus dans le chocolat permettent un regain d'énergie, notamment en fin de journée.

Stimulation du cerveau

Grâce à ses antioxydants, il stimulerait le cerveau.

 

Protection contre le vieillissement cellulaire

Ses anti-oxydants, lui permettent également de protéger du vieillissement cérébral.  
On le sait moins mais un carré de chocolat de temps en temps peut également ralentir l'apparition des rides, surtout pour les personnes qui s'exposent souvent au soleil.
Grâce aux antioxydants contenus dans les vitamines A, E et C, le chocolat permet de mieux préparer sa peau contre les rayons UV.

Diminution du risque de maladie cardiaque

Le chocolat a une action préventive contre les maladies cardio-vasculaires.
La vertu la plus connue du chocolat est d'être bon pour le cœur et la circulation.
Chez les consommateurs réguliers, les risques d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux sont ainsi réduits de 40 à 50%, grâce aux polyphénols.
Ces substances protectrices, très présentes dans le chocolat contenant plus de 65% de caco, fluidifient le sang et limitent les risques d'hypertension artérielle.


Action anticoagulante

Le chocolat aurait un effet anticoagulant, comparable à celui de l'aspirine, et ferait baisser la tension.


Nutriments les plus importants

Excellente source Phosphore. Le cacao est une excellente source de phosphore (voir notre fiche Palmarès des nutriments Phosphore), tandis que le chocolat en est une bonne source. Le phosphore est le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus et aide à maintenir à la normale le pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires.

Excellente source Magnésium. Le cacao est une excellente source de magnésium. Le chocolat est quant à lui une excellente source de magnésium pour la femme et une bonne source pour l’homme, leurs besoins étant différents. Le magnésium participe à la formation osseuse, à la construction des protéines, aux actions enzymatiques, à la contraction musculaire, à la santé dentaire et au fonctionnement du système immunitaire. Il joue aussi un rôle dans le métabolisme de l’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux.

Excellente source Fer. Le chocolat et le cacao sont d’excellentes sources de fer. Chaque cellule du corps contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à la formation des globules rouges dans le sang. Il participe aussi à la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux).

Excellente source Zinc. Le chocolat est une excellente source de zinc. Le cacao est quant à lui une excellente source de zinc pour la femme et une bonne source pour l’homme, leurs besoins étant différents. Le zinc participe notamment aux réactions immunitaires, à la fabrication du matériel génétique, à la perception du goût, à la cicatrisation des plaies et au développement du foetus. Le zinc interagit également avec les hormones sexuelles et thyroïdiennes. Dans le pancréas, il participe à la synthèse (fabrication), à la mise en réserve et à la libération de l’insuline.

Excellente source Manganèse. Le chocolat et le cacao sont d’excellentes sources de manganèse. Le manganèse agit comme cofacteur de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de processus métaboliques. Il participe également à la prévention des dommages causés par les radicaux libres.

Excellente source Cuivre. Le chocolat et le cacao sont d’excellentes sources de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.

Source Potassium. Le chocolat et le cacao sont une source de potassium. Dans l’organisme, il sert à équilibrer le pH du sang et à stimuler la production d’acide chlorhydrique par l’estomac, favorisant ainsi la digestion. De plus, il facilite la contraction des muscles, incluant le cœur, et participe à la transmission de l’influx nerveux.

Source Sélénium. Le cacao est une source de sélénium. Ce minéral travaille avec l’une des principales enzymes antioxydantes, prévenant ainsi la formation de radicaux libres dans l’organisme. Il contribue aussi à convertir les hormones thyroïdiennes en leur forme active.

Source Vitamine B2. Le cacao est une source de vitamine B2, également connue sous le nom de riboflavine. Tout comme la vitamine B1, la vitamine B2 joue un rôle dans le métabolisme de l’énergie de toutes les cellules. De plus, elle contribue à la croissance et à la réparation des tissus, à la production d’hormones et à la formation des globules rouges.

Source Vitamine B3. Le cacao est une source de vitamine B3 pour la femme. Appelée aussi niacine, elle participe à de nombreuses réactions métaboliques et contribue particulièrement à la production d'énergie à partir des glucides, des lipides, des protéines et de l'alcool que nous ingérons. Elle participe aussi au processus de formation de l’ADN, permettant une croissance et un développement normaux.

lundi 25 août 2014

Le Tricheur à l'as de carreau - (1635) Georges de La Tour



Tricheur ! Comment ne pas crier au scandale en voyant cet homme tirer un as de carreau de sa ceinture ? Pourquoi personne ne semble réagir face au forfait aussi flagrant du coquin ?

En réalité, tout semble indiquer que nous sommes témoins d’une véritable association de malfaiteurs.
 
Il n’y a qu’à observer les échanges de regards entre les deux femmes, ou la reproduction des motifs rouges du col du tricheur sur la brassière de la servante. Ils sont complices !

Une attention particulière a d’ailleurs été portée par La Tour sur les mains des trois compères. Elles semblent aussi adroites pour tricher, que pour distribuer le jeu ou enivrer le jeune dupé.

A l’inverse, le jeune homme berné, isolé du reste du groupe, semble trop absorbé par ses cartes pour se rendre compte de la farce qui se joue contre lui.
 
L’œuvre est en réalité une réinterprétation de la parabole biblique du fils prodigue, ce jeune homme qui a dépensé sans compter toute la fortune de son père.

Notre jeune naïf semble en effet trop richement vêtu (il est déjà "plumé" par son couvre-chef) et les pistoles d’or qu’il exhibe en disent long sur sa volonté de "paraître".
 
Les trois personnages qui lui font face représentent ainsi les trois vices auxquels sa vie d’homme le confronte : le jeu, la luxure et le vin.

Le regard que jette le tricheur au spectateur nous invite ainsi à retenir cette leçon de morale.
 
Source : Artips

jeudi 31 juillet 2014

Les immanquables à Aix-en-Provence



En centre-ville
  1. Les sorties au marché, mélange de senteurs et de couleurs
  2. Cours Mirabeau
  3. Hôtel de ville & Halle au grain,
  4. Cathédrale et cloître Saint Sauveur
  5. Quartier Mazarin : Eglise Saint Jean de Malte
  6. Parcours à la recherche des vierges aux coins de rue
  7. Parcours des fontaines pour se rafraîchir
Musées
  1. La fondation Vasarely
  2. Le musée Granet et la collection planque
Sur les pas de Cézanne
  1. Atelier des Lauves de Cézanne
  2. Carrière de Bibemus
Les parcs
  1. Parc de la Torse
  2. Parc de Villers (théâtre de Verdure)

Sainte Victoire
  1. Barrage de Bimont
  2. Barrage de Zola
  3. Domaine de Roques-Hautes
  4. Bibemus

Un article sur l'histoire de la ville

Le cloître Saint Sauveur à Aix-en-Provence



Ce cloître se situe au cœur du bourg Saint Sauveur qui occupe l'emplacement du forum antique/romain datant de la fin du 1er siècle.

Il s'agit d'un cloître canonial de chanoines et non de moines.
Les chanoines sont issues de familles riches et cultivés. Contrairement aux moines, ils ne vivent pas repliés sur eux-mêmes se consacrant entièrement à la prière mais ce sont des prêtres qui ont pour mission d'évangéliser auprès des habitants. L'indication qui nous l'indique est à la porte.

C'est un cloître petit de forme carré, en effet lors de la construction les artisans l'on construit dans cette petite cour carrée non occupée. les maisons aux alentours étaient déjà construites.

Ce cloître a été construit à la fin du 12e siècle en 1190.

Entièrement roman (roman tardif provençal), il s'agit d'un joyau d'art roman.
Exceptionnellement bien conservé, il fut rénové entre 2001 et 2003.

Cloitre très lumineux et beaucoup moins sombre et obscures que les cloitres cisterciens que l'on retrouve en Provence, ceci grâce aux galeries charpentées qui datent du 16e siècle.

Lieu où respire le calme, la paix et la sérénité propice à la prière et à la méditation des chanoines.

Très travaillé, ce cloître présente :
- Une charpente en bois, matériau très léger qui apporte plus de clarté au cloître. Ceci donne cette
impression de légèreté et confère une finesse et élégance au cloître.
- Des chapiteaux été travaillés avec des motifs différents.
- Des colonnes de réemploi et qui ont été récupéré d'une basilique qui était à l'emplacement de la
cathédrale aujourd'hui. Ce sont des colonnes très variées : torsadé, octogonal, en marbre, etc.

Un cloitre est généralement de forme carrée ou rectangulaire et ce n'est pas sans raison, le chiffre 4 est symbolique, il symbolise la terre. On retrouve : les 4 saisons, les 4 points cardinaux, les 4 éléments naturels...En faisant construire ce cloître, les chanoines voulaient que l'on fasse le tour de l'histoire chrétienne.

Parcours théologique
Le cloître propose  tout un cheminement théologique des chanoines quand ils l'ont fait construire. Ils nous ont laissé un véritable catéchisme de pierre.
C'est à partir de la porte sud, accès d'origine que l'on devait cheminer autour du cloître dans le sens des aiguilles d'une montre, afin de découvrir toute la symbolique du cloître.

- Galerie Ouest : de l'annonce du Christ, source du salut illustré par l'Ancien Testament
- Galerie Nord : Vie du Christ, de sa naissance, à sa mort jusqu'à sa résurrection illustrant le Nouveau Testament
- Galerie Est : Les premiers temps de l'Eglise Catholique : le triomphe du Christianisme sur le paganisme.

Explication des 4 piliers/ 4 évangélistes
Aux quatre angles, sur les 4 gros piliers se trouvent les 4 évangélistes avec leurs symboles :
  • Saint Mathieu représenté par un homme ailé
  • Saint Marc représenté par un lion
  • Saint Jean représenté par un aigle
  • Saint Luc représenté par un taureau
Historiquement, l'attribution des 4 symboles des 4 évangiles prend ses racines dans la vision de la
gloire divine d'Ezéchiel (Ez 1, 10) et dans la vision du trône de Dieu de l'Apocalypse (Apo 4,6) dans laquelle 4 êtres vivants entourent le trône de Dieu.

Saint Jérôme complète cette explication et explique selon lui que :
L'homme a été attribué à Saint Marc parce qu'il démarre son évangile par la généalogie humaine de Jésus (Mat 1, 1-17).

Le lion a été attribué à Saint Marc car les premières lignes de son évangile évoquent "la voix qui crie dans le désert" qui ne peut être d'après Saint Jérôme que le rugissement d'un lion. (marc 1,3).

Le taureau, animal sacrificiel par excellence a été attribué à saint Luc, en raison du récit du début de son évangile du sacrifice offert par Zacharie au temple de Jérusalem.

L'aigle a été attribué à Saint Jean, celui-ci, ayant atteint les sommets de la doctrine comme l'aigle atteignant les sommets des montagnes.

Toujours, selon Saint Jérôme, les 4 vivants résumeraient les 4 moments essentiels de la vie du Christ : Dieu qui s'est incarné (homme). jésus tenté au désert (le lion) immolé (le taureau) et monté au ciel (l'aigle).

Conclusion
Les chanoines avaient pour mission d'évangéliser. Ils ont eu le souci, en faisant construire ce cloître de représenter le déroulement de l'histoire du salut. Il s'agit d'un véritable catéchisme de pierre qu'ils nous ont légué pour évangéliser à travers les siècles.
Le pèlerin comprend ainsi la force du message chrétien et le moyen de parvenir à la vie éternelle.

mercredi 30 juillet 2014

Histoire d'Aix en Provence

 
Au IVème siècle avant JC, la basse Provence est occupée par la tribu celto ligure des Salyens.
Après que Masalia (Marseille aujourd'hui) soit annexée à l'empire croissant des Romains, les romains sont bien décidés à poursuivre leur conquête des terres voisines. Forts de leur grande puissance, étendue à la Méditerranée tout entière, ils assiègent l'oppidum d'Entremont, ville située sur la bordure méridionale du plateau qui domine l'actuelle Aix-en-Provence.
 
Sous la direction du proconsul Caïus Sextius, ils commencent par démanteler Entremont pour ensuite venir s'installer sur un replat riche en sources chaudes et froides. C'est ainsi que naît Aquae Sextia, qui fut d'abord un camp retranché avant de se transformer en une ville sise en Provence.
 
Tout d'abord, capitale de la Narbonaise avec la venue et l'installation de l'archevêché au sein de la ville et après son abandon par la colonie romaine vers 400.
Aix en Provence connaît ensuite ses heures les plus sombres, tour à tour occupée par les Wisigoths, puis envahie par les Francs et les Lombards et enfin plus tard en 731 par les Sarrasins.
 
Mais le Xe siècle sera celui de la renaissance autour du bourg Saint Sauveur (quartier du centre-ville). Aix en Provence devient alors le lieu de résidence privilégié des comtes souverains de Provence qui y tiennent une cour raffinée et lettrée. Dès lors, et ce durant tout le Moyen Age, la ville s'imposera comme la capitale de la Provence et comme l'un des centres les plus importants du commerce et de l'artisanat.
 
C'est en 1409, sous l'impulsion de Louis II, comte de Provence et de son parlement, qu'est fondée la célèbre université d'Aix en Provence, une des premières de France.
 
C'est sous le bon Roi René, duc d'Anjou, comte de Provence et roi titulaire de Sicile, dès le milieu du XVe siècle que la ville prend tout son essor et devient un célèbre centre culturel et universitaire.
 
En 1481, Charles III du Maine, dernier comte souverain de Provence, lègue la Provence au roi de France.
A partir de 1486, avec le rattachement de la Provence à la France, le gouverneur y réside. En 1501, Louis XII y établit le parlement de Provence, qui perdure jusqu'à la Révolution.
 
Le XVIe siècle verra Aix en Provence devenir le théâtre de guerres étrangères et de guerres de religion qui s'y succèderont à un rythme effréné, parachevé par l'opposition de la ville à Richelieu et à Mazarin, dont nous gardons trace au travers du célèbre quartier historique éponyme, recelant les plus beaux hôtels particuliers datés de cette époque et que la ville a su conserver et entretenir.
Réel quartier bourgeois du XVIIe siècle habité par les parlementaires et les grands bourgeois de l'époque.
 
Après les troubles de la période révolutionnaire et une forte récession économique, Aix en Provence reprend et développe de plus belle ses vocations universitaire, judiciaire et culturelle, qui l'ont rendu célèbre et lui ont apporté ses lettres de noblesse.
 
C'est en 1876, que le comte Mirabeau, avocat et député de la ville, donne son appellation au Cours, l'artère principal. Premier cours à carrosses où seuls les carrosses avaient droit de passage. le Cours devait resté avant tout un lieu de parade
 
Ainsi, si le XIXe siècle est celui de la révolution industrielle partout en Europe, Aix en Provence achève par la même occasion la création de ses facultés et grandes écoles, celles de droit et de lettres, de l'école normale et de l'Ecole nationale des arts et métiers.
 
Aujourd'hui la ville attire une fourmilière artistique avec :
- Le Grand Théâtre de Provence
- Le Centre chorégraphique national du Pavillon noir
- Le nouveau conservatoire de musique, de danse et de théâtre
- La cité du livre, avec la grande bibliothèque Méjanes
 
 

jeudi 6 février 2014

La Provence de Van Gogh

Attiré par la lumière provençale, Van Gogh décide de quitter Paris et de venir s’installer à Arles., en Provence Il fera ici, en un peu plus d’un an, plus de 300 œuvres dont certaines sont des plus admirables. 
 

Passionné de couleurs franches, Vincent Van Gogh décide de venir vivre dans une région où l’éclat du soleil pourra l’inspirer davantage.
Le peintre néerlandais arrive donc à Arles le 20 février 1888. Il s’installe tout d’abord dans un restaurant avant de louer une petite maison, La  maison jaune (qu’il va peindre de nombreuses fois).
 

Le Café  « Le Soir »
 
A Arles, c’est un peu comme si son talent explosait littéralement. Le peintre veut produire un maximum, et ce n’est pas moins de 300 œuvres qu’il va réaliser en moins de 15 mois, écrivant l’un des chapitres les plus importants de l’histoire de l’art. Van Gogh parcoure la région à pieds, choisi des paysages baignés de lumière, des scènes de la vie paysanne ou encore certaines personnalités qui l’entourent.
 
Ne connaissant personne dans la région, il lui fut assez difficile de trouver des modèles. Mais Van Gogh s’attache à représenter les fleurs des vergers, les champs de tournesols, les moissons… Son style en mouvement – tout en hachures, en points, en ronds – semble représenter la fureur intérieure qui l’étreint.
 
A Arles, Van Gogh s’épanouit totalement dans son art mais son instabilité psychologique ne s’est pas atténuée.
 
En décembre 1888, après une violente dispute avec Gauguin – venu travailler en Provence avec lui - Vincent se tranche l’oreille et l’offre à un prostituée. C’est suite à ce qu’il qualifie lui-même de « catastrophe », que le peintre réalise Autoportrait à l’oreille bandée. Mais de nouvelles crises ont lieu et Van Gogh décide d’entrer à l’asile de Saint-Paul-de-Mausole près de Saint-Remy-de-Provence. Il y passera un an et, malgré son état de santé très fragile, y produira de magnifiques toiles dont l’Iris. Van Gogh quitte la région en mai 1890 avant de se rendre à Auvers-sur-Oise où il mettra fin à sa vie, quelques mois plus tard.
 
A Arles, un véritable circuit vous permet de revenir sur les lieux précis où Van Gogh à réalisé ses toiles les plus connues : Place du Forum (Le Café  « Le Soir »), le pont de Trinquetaille  (L’escalier du pont de Trinquetaille), le quai du Rhône (La nuit étoilée), la place Lamartine (La maison jaune), la rue Mireille (Le vieux moulin), le jardin du boulevard des Lices (Le jardin public), l’espace Van Gogh (Le jardin de la maison de santé)… Un document et un plan sont disponibles à l’Office du Tourisme.
Fondation Van Gogh 17, rue des Suisses à Arles

Le quai du Rhône (La nuit étoilée)
 

mardi 7 janvier 2014

Sénanque, Silvacane, Thoronet : les abbayes cisterciennes de Provence

Sénanque, Silvacane, Thoronet : les abbayes cisterciennes de Provence

Surnommés "les trois sœurs provençales", ces monuments religieux, édifiés par des moines de l'ordre des Cîteaux au Moyen-Âge, sont des chefs d’œuvre architecturaux témoignant d'un grand désir de sobriété et de calme.

Abbaye du Thoronet

La première de ce trio surnommé "les trois soeurs provençales", la plus conforme à l'esprit de l'Ordre, est située au cœur du Var à Thoronet. Ce monument religieux, volontairement d'une extrême sobriété, a été édifié au 12e siècle, par des moines venant de Mazan dans l'Ardèche qui ont particulièrement prêté attention à la lumière et à l'acoustique du lieu.
 
Sénanque, Silvacane, Thoronet : les abbayes cisterciennes de Provence

Abbaye de Silvacane

Non loin de là, dans les Bouches-du-Rhône, près d'Aix-en-Provence, Saint Bernard a établie l'abbaye cistercienne de Silvacane en 1144. Elle doit son nom aux marécages de la Durance, remplis de roseaux, qui la jouxte. Tout en pierres de taille, ce chef d’œuvre architectural, mélange des styles romans et gothiques, a su être préservé du temps grâce à une restauration de près d'un siècle !
 
Sénanque, Silvacane, Thoronet : les abbayes cisterciennes de Provence

Abbaye Notre-Dame de Sénanque

Enfin, la "troisième soeur", l'abbaye de Sénanque, fondée au XIIe siècle également, se trouve à Gordes dans le Vaucluse où elle est toujours habitée par des moines cistériens. Elle est reconnaissable à son vaste champ de lavandes qui lui donne un charme fou. L'architecture de son cloître est réputée pour ses arcs et ses colonnes en pierre.
Un trio d'abbayes cisterciennes qu'il fait bon visiter hors périodes d'affluences, quand le silence a repris ses droits...
 
Sénanque, Silvacane, Thoronet : les abbayes cisterciennes de Provence
Photographie José Nicolas